30 avril 2010

Le dessous des cartes L’INTERNET EST-IL GÉOPOLITIQUE ? 1/2

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Recherches et écriture: LEPAC / Jean-Christophe Victor
Réalisation : Didier Ozil
Graphisme : Frédéric Lernoud

Tout le monde s’en sert tous les jours, mais savons-nous réellement ce qui se cache derrière Internet ? Voyage en cartes au cœur de ce nouvel acteur des relations internationales, dont les réseaux matériels et immatériels dessinent une nouvelle géographie du monde.

29 avril 2010

La Publicité, le conditionnement au quotidien

par Agir pour l’Avenir (son site) mardi 27 avril 2010

Depuis des dizaines d’années, la publicité conditionne la population en l’exposant quotidiennement à des centaines, des milliers de messages de toutes natures.

Et l’on peut considérer aujourd’hui que ce conditionnement intensif a produit les effets attendus. Les citoyens se sont changés en consommateurs, la consommation est devenue une norme fondamentale de notre société.

Il en va de la survie de ce système productiviste qui n’a guère trouvé de meilleur moyen pour vendre des produits inutiles que de créer des besoins artificiels.
Ainsi, malgré la crise systémique, malgré l’endettement, malgré les frustrations artificielles, la consommation tient bon, alimente le système et pérennise le cercle vicieux du conditionnement.

Mais j’ai observé ces derniers temps une poussée publicitaire d’une intensité rare. En effet, tout les artifices possibles semblent être employés afin d’intensifier et d’alimenter les frustrations des consommateurs.

Le façonnage psychique des français semble prendre une nouvelle dimension.
La superficialité des publicités est utilisée en arguments par ces mêmes publicités.

Les annonceurs n’hésitent plus à s’affranchir de ce qui leur restait de conscience morale et nous offrent des publicités dont les constructions, les slogans, sont dignes de romans d’anticipation d’Orwell ou d’Huxley.

Voici une petite sélection de publicités m’ayant particulièrement interpellé.

Tout d’abord, une publicité pour un 4×4, le Honda CRV qui pose une question existentielle : ” Etre ou paraître ? ” Leur réponse ? “Là n’est plus la question”.
Car “son luxe discret n’est-il pas la meilleure des réponses à toutes vos questions ?” Ainsi, le paraître est érigé en valeur suprême, au-dessus de l’Etre. Après tout, être soi-même, affirmer son authenticité, sa personnalité propre autrement que par la consommation et l’ostentation, c’est inutile : ça se voit moins qu’un pare-buffle chromé.

Une autre publicité a attiré mon attention, une publicité de Vichy pour cosmétique, donc dirigée vers des cibles (les Femmes) plus facilement persuasives selon les manuels psychologico-publicitaires, et qui vante les mérites d’un produit liftant avec ce slogan : “La santé est belle”. Un slogan tout en ambiguïté, en sous-entendus.
Si la santé est belle, la beauté est santé ? Par conséquent, une femme ne répondant pas au canons esthétiques actuels, une femme non-définie comme “belle”, serait-elle en mauvaise santé ?

Une ride, est-ce le signe d’une pathologie cachée ? Ou faut-il pousser le raisonnement plus loin en envisageant que si elle a cette ride, c’est qu’elle ne doit pas utiliser le produit Vichy, donc que si elle n’est pas en bonne santé, c’est parce qu’elle ne consomme pas ce produit ?

En clair, ne chercherait-on pas à faire comprendre que le refus de consommer, c’est être non seulement anormal mais, qui plus est, malade ? Je vous laisse imaginer à quel genre de dérives tout ces sous-entendus pourraient aboutir…

J’ai ensuite eu la joie d’avoir affaire à deux publicités des 3 Suisses, qui là encore sont extrêmement révélatrices du climat ambiant. La première s’intitule “Fauchées mais fashion !”, ou comment enlever aux jeunes consommatrices leurs derniers relents thésauristes, et les déculpabiliser de dépenser des sommes de plus en plus élevées dans l’unique but de satisfaire le besoin de paraitre et de consommer.

Quand la publicité encourage l’endettement, et exalte ouvertement la consommation irrationnelle.

La seconde publicité de la même marque, est dans le même ton, mais s’attaque cette fois-ci aux valeurs même de notre République, avec le slogan suivant “Liberté, Egalité, Mode !”.

Ou comment substituer la mode à la Fraternité, comment transformer la devise de la République en slogan marketing. Et ériger à un même niveau, la Liberté, l’Egalité, et la mode.

Là encore ouvertement, la publicité opère la fusion entre le Citoyen et le consommateur, avec ces injonctions contradictoires, la mode étant en effet opposée à la Liberté et à l’Egalité, puisqu’elle oblige à adopter un comportement et une attitude pour coller à la norme (ce qui est naturellement une atteinte fondamentale à la Liberté), le tout en se basant sur une “pseudo-concurrence” entre les consommateurs qui doivent adopter le plus rapidement possible la nouvelle norme et en profiter au passage pour stigmatiser celui qui ne l’a pas encore fait, soit le contraire de l’ Egalité.

Bref, une publicité tout simplement révoltante et cynique.

Tout ces exemples résument assez bien la situation dans laquelle s’enferme cette société. Les valeurs fondamentales de notre pays sont purement et simplement niées, quand elles ne sont pas détournées par une marque dans un slogan.
Ce conditionnement quotidien est un enjeu majeur, révélateur d’un processus inhérent au capitalisme qui vise à annihiler l’ensemble des normes et valeurs qui pourraient entraver la marche funeste du capitalisme.

Voila quelle est la réelle menace de notre Identité nationale et républicaine.
La publicité est une machine qui broie les personnalités individuelles, qui normalise des comportements absurdes, qui érige la consommation (donc l’aliénation) en valeur universelle, et qui, ce faisant, affaiblit encore davantage les fondements de ce qui reste de notre République.

Je conclurai en citant une dernière publicité pour la nouvelle Peugeot 308 RCZ, qui résume là encore cyniquement le coeur même du processus en cours :

“Vous l’achetez, mais c’est elle qui vous possède”.

Vincent Vauclin

IBM : un logiciel qui "prédit" les crimes

En 1956, Philip K. Dick écrivait une nouvelle du nom de Minority Report, adaptée au cinéma par Steven Spielberg en 2002. L'auteur y imaginait un moyen de prédire les crimes pour arrêter les coupables avant même qu'ils agissent.

Plus de 50 ans plus tard, la réalité semble bel et bien rattraper la fiction, même si les précogs du roman sont aujourd'hui remplacés par un simple logiciel, qui devrait être utilisé prochainement par le Florida State Department of Juvenile Justice.

Le logiciel, conçu par IBM, réaliserait un suivi des « jeunes délinquants » qui, selon le dossier de l'enfant et une série de variables déterminées à l'avance, pourrait calculer les risques de récidive. Les jeunes identifiés comme « à risques » pourraient ainsi être placés dans des programmes spécifiques pour les aider à sortir de la délinquance.

Selon IBM, ce logiciel, nommé Predictive Analytics, peut donner aux gouvernements du monde entier un « moyen pour créer des communautés plus sûres via l'identification, la prévision, l'intervention et la prévention des activités criminelles ».

Deepak Advani, vice-président du projet, ajoute que le programme « donne au système de justice pénale la possibilité de puiser dans les bases de données riches pour détecter les tendances, faire des projections fiables, et prendre des mesures appropriées en temps réel pour combattre le crime et protéger les citoyens ».

IBM a profité de l'occasion pour annoncer que le Royaume-Uni testait actuellement le même logiciel à l'heure actuelle, mais sur les adultes cette fois : le ministère de la Justice du pays s'en sert en effet pour évaluer la probabilité de récidive des détenus après leur libération.

La fiabilité d'un tel logiciel reste encore à prouver, et il y a fort à parier qu'un tel fichage des données personnelles des citoyens ne se fera pas sans heurt. IBM, de son côté, semble croire fermement à ce projet, puisque la firme a investi 12 milliards de dollars dans son département analyse, qui intègre les travaux sur Predictive Analytics.

Les USA, le Canada et le Mexique arment l’ALENA

par Stephen Lendman*, Laura Carlsen*, Constance Fogal*

Plusieurs articles, primés par Projet Censuré en 2009, ont mis en évidence la militarisation de la zone de libre échange d’Amérique du Nord. Ce programme essentiel de l’administration Bush a été passé sous silence par les médias dominants. Et pour cause : il sert les intérêts de quelques multinationales, incluant des consortium de presse. Bien que durant sa campagne électorale présidentielle Barack Obama ait publiquement émis des réserves sur la poursuite de l’ALENA, son administration n’a rien changé au dispositif.

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Le président mexicain Vincente Fox, le président des Etats-Unis George W. Bush et le Premier ministre du Canada Paul Martin, lors du sommet de Waco (Texas, 31 mars 2005) au cours duquel ils ont scellé le pacte tripatite SPP.

Des dirigeants du Canada, des Etats-Unis et du Mexique ont tenu des réunions secrètes visant à élargir l’Accord de libre échange d’Amérique du Nord (ALENA) (en anglais : North American Free Trade Agreement —NAFTA). Ce bloc commercial qui fixe une zone de libre échange est entré en vigueur en janvier 1994 avec l’« intégration approfondie » d’une force trinationale et poursuit des objectifs de militarisation au nom de la « sécurité intérieure ».

La Société dite « de sécurité et de prospérité » (SPP) qui a pris corps sous ces gouvernements, dans le plus grand secret et en dehors de toute considération d’ordre public —elle a établi ses bureaux centraux à Washington—, se propose de regrouper les trois pays en un seul bloc politique, économique et militaire.

La SPP a été créée lors d’une réunion entre les présidents George W. Bush (USA), Vicente Fox (Mexique) et le Premier ministre Paul Martin (Canada) à Waco, au Texas, le 31 mai 2005. Le site Web officiel des Etats-Unis décrit la SPP comme « une initiative entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique dirigée par la Maison-Blanche pour renforcer la sécurité et accroître la prospérité… » La SPP n’est le fruit ni d’une loi, ni d’un traité, ni d’un d’accord. N’importe laquelle de ces définitions exigerait une discussion publique, et la participation de parlementaires.

La SPP a vu le jour sous l’ère de la « guerre contre le terrorisme », et traduit le souci excessif de la sécurité, tel que l’interprète le Département US de la sécurité de la Patrie. Ses accords autorisent des actions militaires frontalières, l’entraînement de policiers, la modernisation de l’équipement et l’adoption de nouvelles technologies, le tout dans la logique de la croisade contre le terrorisme menée par les Etats-Unis. La secrétaire à la Sécurité de la Patrie, la secrétaire d’Etat et le secrétaire aux Finances sont les trois hauts fonctionnaires désignés pour assister aux conférences ministérielles de la SPP.

Les mesures destinées à coordonner la sécurité ont exercé une pression sur le Mexique pour l’obliger à militariser sa frontière sud. Les forces militaires US qui opèrent déjà au Mexique, ainsi que les effectifs de la DEA (Drug Enforcement Administration) et du FBI, organisent des programmes d’entraînement pour l’armée mexicaine (actuellement impliquée dans la guerre contre les drogues), la police fédérale et les unités de renseignement. Le journaliste Stephen Lendman explique qu’une page du manuel d’instruction du Pentagone suggère une invasion de ce pays par les Etats-Unis en cas de déstabilisation, ou si le gouvernement mexicain se trouvait menacé d’un renversement provoqué par un « chaos économique et social généralisé », susceptible de compromettre les investissements des Etats-Unis, l’accès au pétrole, le fonctionnement mondial du commerce, et de déclencher une émigration massive vers le Nord.

L’influent département de la Défense nationale du Canada, avec son nouveau chef d’état-major de la défense et le ministre de la Défense sont également alignés sur cette position. Ils sont contraints d’accroître les dépenses militaires du pays et de suivre les USA dans leur « guerre contre le terrorisme »

La SPP a créé le Conseil pour la compétitivité d’Amérique du Nord (NACC) qui fonctionne comme un groupe officiel de travail trinational. Il réunit des représentants d’une trentaine de compagnies géantes d’Amérique du Nord, dont General Electric, Ford Motors, General Motors, Wal-Mart, Lockheed-Martin, Merck et Chevron.

Les recommandations du NACC sont axées sur la « participation du secteur privé », considérée comme « un facteur décisif pour améliorer la position concurrentielle des Etats-Unis sur les marchés du monde et comme un catalyseur de l’innovation et de la croissance ». Le NACC a insisté sur l’importance de la mise en place d’une politique destinée à maximiser les gains.

L’agenda fixé par les USA privilégie l’accès sans entrave des compagnies pétrolières aux ressources naturelles canadiennes et mexicaines, notamment au pétrole et à l’eau. Le Conseil de compétitivité US stipule que « la prospérité des Etats-Unis se base essentiellement sur un approvisionnement sûr en énergie importée ». La sécurité énergétique des USA est considérée comme une priorité absolue, si bien qu’on incite le Canada et le Mexique à autoriser la privatisation des entreprises gérées par l’Etat, comme la compagnie pétrolière publique du Mexique Pemex –Petroleos Mexicanos. En janvier 2008, Halliburton [la multinationale anciennement dirigée par le vice-président Dick Cheney] a signé un contrat avec Pemex d’un montant de 683 millions de dollars pour le forage de 58 nouveaux puits de pétrole dans les Etats de Chiapas et de Tabasco, ainsi que pour superviser l’entretien des oléoducs. Il s’agit du plus récent des contrats, pour un montant de 2 milliards de dollars, décroché par Halliburton avec Pemex sous les gouvernements de Calderon et de Fox, ce qui, de l’avis de l’opposition, n’est que la façade publique de la privatisation prônée par le capital monopoliste US [1]. La politique des Etats-Unis cherche aussi à s’assurer un accès illimité aux ressources hydriques du Canada.

Connie Fogal, du Parti Canadian Action, a déclaré : « Le SPP est une prise de possession franchement hostile de l’appareil du gouvernement démocratique… Un coup d’Etat dirigé contre les opérations des gouvernements du Canada, des USA et du Mexique ».

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Projet de super-voies de communications du NAFTA

Mise à jour de Stephen Lendman

La 4e Réunion de la SPP s’est tenue à la Nouvelle Orléans du 22 au 24 avril 2008 en présence de George Bush, du Premier ministre canadien Stephen Harper, et du président mexicain Felipe Calderon. Un groupe de manifestants a organisé ce qu’ils ont appelé le « Sommet du peuple », avec des meetings dans les rues et des ateliers de discussion dans les centre de travail pour informer les gens du caractère destructeur de la SPP, renforcer les liens organisationnels et les contacts, maintenir l’information en ligne sur ses activités, encourager les efforts pour rallier davantage de soutien et exprimer leur détermination de continuer de résister à une politique extrêmement répressive et financée par les sociétés corporatives.

Cette coalition a des alliés au Congrès. En janvier 2007, le représentant républicain Virgil H. Goode et ses six coparrains ont présenté la Résolution concurrente nº 40 de la Chambre des représentants, qui traduit « le sentiment du Congrès, selon lequel les Etats-Unis doivent s’abstenir de s’impliquer dans un système d’autoroutes [en établissant un NAFTA] ou d’entrer dans la NAU avec le Mexique et le Canada »

Le Sommet d’avril a confirmé les intentions de la SPP de créer une Amérique du Nord sans frontières, de dissoudre la souveraineté nationale, d’asseoir le contrôle des géants corporatifs et de réserver la meilleure part du gâteau aux grandes compagnies US. Il propose également de transformer l’Amérique du Nord en une forteresse par la militarisation du continent sous le commandement des Etats-Unis.

La SPP a un site Web montrant des « succès importants » depuis août 2007, mis en jour en date du 22 avril 2008. L’information est trop détaillée pour cette mise à jour, mais on se référera au document téléchargeable au bas de cette page.

Ce site offre une liste assez complète : principes adoptés, accords bilatéraux conclus, négociations engagées, évaluations d’études publiées, accords signés sur le « libre flux des informations », activités ayant trait à l’accomplissement de la loi, efforts liés à la propriété intellectuelle, au transport routier aux frontières et sur de longues distances, procédures pour les permis d’importation, affaires relatives à la sécurité des produits et de l’alimentation, thèmes liés à l’énergie (axée essentiellement sur le pétrole), développement de l’infrastructure, gestion des situations d’urgence, et bien d’autres informations. Le tout exposé sur un ton apparemment modéré pour bien dissimuler l’objectif continental : permettre une exploitation corporative améliorée dans la plus grande discrétion possible.

La militarisation concerne le Commandement Nord (Northcom), activé en octobre 2002, dont la zone d’opération comprend l’espace aérien, terrestre et maritime sur le continent sans que soient pris en compte les limites du Posse Comitatus, qui ne sont plus appliquées, ou les frontières souveraines qui sont facilement effaçables. Le département de la Sécurité de la Patrie (DHS) et le Bureau d’immigration et du contrôle des douanes (ICE) jouent également un rôle important. Tout comme le FBI, la CIA et toutes les agences d’espionnage des USA, la police locale et fédérale militarisée, les forces de la Garde nationale et les mercenaires paramilitaires en provenance de Blackwater USA. Ils sont dépêchés dans n’importe quel point du continent avec l’autorisation d’opérer aussi librement qu’en Irak ou dans la Nouvelle Orléans d’après le passage de l’ouragan Katrina. Ils pourraient transformer toutes les rues du continent en nouvelles versions de Bagdad et créer des conditions pour vivre sur la lune, le cas échéant.

Il existe d’autres processus de militarisation. Le 14 février 2008, les Etats-Unis et le Canada sont convenus d’autoriser la présence de troupes US au Canada. Les citoyens canadiens n’ont pas été mis au courant de cet accord, dont le brouillon a été rédigé en 2002. Le document n’a pas non plus été discuté au Congrès ni à la Chambre canadienne des Communes (Canadian House of Commons). L’accord prévoit l’« intégration bilatérale » des structures de commandement militaire pour l’immigration, la police et le renseignement, ou toute autre structure que le Pentagone ou Washington souhaiterait. En des termes plus généraux, il s’inscrit dans la « guerre contre la terreur » et la militarisation du continent. Pour le rendre « plus sûr » pour les affaires et faire face à toute forme d’opposition civile.

Le Mexique est un autre objectif, avec un « Plan Mexique » annoncé en octobre 2007. Il s’agit d’un plan de sécurité pour le Mexique et l’Amérique centrale baptisé « Initiative Mérida », qui se monte à 1,4 milliard de dollars en assistance. Le Congrès se prononcera bientôt sur cette initiative, probablement avant que cet article ne soit publié. Il s’agit « d’« une initiative de coopération en matière de sécurité régionale », semblable au « Plan Colombie » et présentée comme un effort pour lutter contre le trafic de drogue.

En réalité, l’Initiative Mérida fait partie de la militarisation du Mexique dirigée par la SPP et renforce l’emprise de Washington sur ce pays. La plupart de l’aide est destinée aux forces militaires et policières du Mexique, ainsi qu’aux entrepreneurs privés de la défense des Etats-Unis chargés du matériel, de l’entraînement et de l’entretien. La délicate question du déploiement de troupes des Etats-Unis pourra être contournée en utilisant des forces privées de sécurité des USA, autrement dit Blackwater et DynCorp.

Sources

• Center for International Policy, 30 mai 2007
Titre : Deep Integration” – the Anti-Democratic Expansion of NAFTA
Auteur : Laura Carlsen
• Global Research, 19 juillet 2007
Titre : The Militarization and Annexation of North America
Auteur : Stephen Lendman
• Global Research, 2 août 2007
Titre : North American Union : The SPP is a “hostile takeover” of democratic government and an end to the Rule of Law
Auteur : Constance Fogal
• Etudiants chercheurs : Rebecca Newsome et Andrea Lochtefeld
• Tuteur : Ron Lopez, Ph.D

Documents joints

Key accomplishements since August 2007

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 Stephen Lendman

Chercheur associé au Centre for Research on Globalization.


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Laura Carlsen

Directrice du programme Amériques à l’International Relations Center (IRC).


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Constance Fogal

Juriste et ancien professeur. Ancien leader du Parti action canadienne (PAC).


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[1] “Mexican Farmers Protest NSFTA Hardships,” People’s Weekly World, Février 7, 2008

Au Nigeria, le retour du « génie du mal »

jeudi 15 avril 2010, par Jean-Christophe Servant

« La plupart des personnes arrêtées sont des mineurs qui ne peuvent pas légalement être soumis à de telles poursuites pénales. Bon nombre des suspects arrêtés disent qu’ils ont des commanditaires, mais en fin de compte, les commanditaires ne sont pas poursuivis et leurs noms ne sont pas révélés au public. » Propos terribles que ceux du Nigérian Shamaki Gad Peter, directeur d’une ONG basée à Jos : la League for Human Rights. Déclaration d’une grande banalité aussi, hélas. Recueillie par l’Irin (« Nigeria : Bringing Perpetrators of mass violence to book – or not »,13 avril 2010), elle confirme en effet ce que tous les Nigérians savent très bien depuis l’avènement d’une démocratie de façade, la « Democrazy », en 1999 : de Kano à Jos, de Kaduna à Lagos, les vrais responsables des conflits ethnico-religieux qui ont ensanglanté l’immense fédération depuis le retour des civils au pouvoir – plus de 13 000 victimes en dix ans – continuent à œuvrer, majoritairement impunis, dans les antichambres du pouvoir central.

Du siège des 36 gouvernorats de la Fédération, aux officines des 774 gouvernements locaux, ces hommes et ces femmes ayant tout sacrifié pour une carrière politique font en effet partie des principaux entremetteurs des séquences de violence qui ensanglantent régulièrement le pays, avec de meurtriers bilans à l’image de la taille démographique du géant d’Afrique : 150 millions d’habitants. Au Nigeria, la férocité des luttes politiques en vue de s’accaparer la meilleure part du gâteau national reste en effet la grille principale avec laquelle on doit continuer à décoder la moindre secousse ethnico-religieuse.

Le cas de Jos, capitale de l’état du Plateau, sur la ligne de front entre un monde haoussa-fulani musulman descendu du nord et un puzzle de minorités autochtones majoritairement christianisées, est un vrai cas d’école. Depuis les 1 000 morts de septembre 2001 – un drame passé totalement inaperçu alors que le monde avait les yeux tournés vers les ruines du World Trade Center –, la ville a été le théâtre de plusieurs répliques, dont celles de novembre 2008 et de l’hiver qui vient de s’écouler. Or, poursuit l’Irin, les différentes commissions d’enquête initiées pour juger les coupables « n’ont pas fait preuve de transparence, ont débouché sur peu de résultats concrets tout en perpétuant l’impunité ».

En ce qui concerne les nombreuses exécutions extrajudiciaires commises par les membres des forces de polices anti-émeutes (MOPOL) commissionnées sur place en novembre 2008 – 118 cas avérés –, l’ONG Human Rights Watch estime qu’elles n’ont débouché sur aucune condamnation (« Arbitrary Killings by Security Forces », 20 juillet 2009). Pour le chercheur Eric Guttschuss, chargé de ce rapport pour HRW, « Les commissions sont un moyen d’avoir l’air de réagir aux violences, mais à mesure que le temps passe et que les pressions incitant le gouvernement à agir diminuent, il y a de moins en moins de mesures concrètes visant à s’attaquer aux racines de la violence et à traduire en justice les auteurs [présumés] ».

On doit à l’ancien homme fort nigérian Ibrahim Badamasi Babangida, au pouvoir entre 1985 et la 1993, l’opération de redécoupage électoral de 1991 qui rajouta une centaine de gouvernements locaux dans la carte électorale déjà complexe du Nigeria. « Cette réorganisation, précise le chercheur nigérian Philip Ostien, enseignant en droit à l’université de Jos, était essentiellement le résultat d’une manipulation concertée visant à favoriser les membres clefs de l’administration Babangida, tout comme ses principaux conseillers, supporters aux lobbyistes. »Jonah Jang and the Jasawa : Ethno-Religious Conflict in Jos, Nigeria » [PDF], août 2009).

Dans l’Etat de Jos, ce décret servit à diviser le gouvernement local de la capitale – tenu jusqu’alors par les Béroms christianisés – en deux circonscriptions, Jos Sud et Jos Nord, permettant alors à la communauté musulmane haoussa-fulani, jusqu’alors tenue à l’écart de la vie politique de l’Etat, de disposer d’une place forte et d’un représentant. Confrontant deux systèmes clientélistes autour d’une cité étendant son emprise urbaine sur le foncier environnant, ce clivage a largement contribué à accentuer le ressentiment interconfessionnel que l’on a vu se déchaîner à partir de 2001. « Selon les canons occidentaux, plus de gouvernements locaux devrait permettre à la démocratie de se rapprocher des organisations de base et d’être plus à l’écoute des revendications locales, note Philip Ostien. Mais dans la pratique, au Nigeria, cela n’a fait que contribuer à multiplier les malversations politiques et la violence. » « Le Nigeria du général Babangida a divisé le pays de façon cynique, institutionnalisant la corruption et avivant les rivalités entre les trois ethnies principales, les Yorubas, les Ibos et les Hausa-Fulani », rappellent Jean Claude Usunier et Gérard Verna, auteurs en 1994 de La Grande Triche. Corruption, éthique et affaires internationales, aux éditions La Découverte. Comme le soulignait à l’époque Didi Adodo, un leader syndicaliste nigérian : « Les colonialistes n’ont pas fait autant de mal à l’âme nigériane que n’en aura fait Babangida. »

« L’Afrique a besoin d’institutions fortes,
pas d’hommes forts »

Retiré du pouvoir depuis les désastreuses élections générales de 1993 qui volèrent la victoire au défunt milliardaire yoruba Moshood Abiola et permirent au kleptocrate Sani Abacha de s’installer au pouvoir jusqu’à sa mort en 1998, Ibrahim Badamasi Babangida, alias IBB, alias « The Evil Genius » (« le génie du mal »), n’a depuis jamais quitté la scène politique. Régulièrement consulté dans son palais de Minna, dans l’Etat nordiste du Niger, il est demeuré l’un des principaux « faiseurs de rois » nigérians, tout comme un garant de la stabilité de la Fédération. Une influence qui repose en premier lieu sur l’immense fortune accumulée durant son mandat, exercé en partie durant la crise pétrolière de la première guerre du Golfe : 12,4 milliards de dollars de recettes pétrolières auraient disparu des caisses de l’Etat nigérian entre 1990 et 1991.

Aujourd’hui, M. Babangida envisage sérieusement d’être investi par le parti au pouvoir depuis 1999, le PDP, le Parti démocratique populaire, afin de concourir aux cruciales élections générales de 2011 et de succéder au président par intérim Goodluck Jonathan. M. Jonathan s’est installé au palais d’Aso Rock, à Abuja, après six mois de crise constitutionnelle due à la longue maladie du chef de l’Etat en exercice, Umaru Yar’Adua. Interviewé par Christine Ananpour de la chaîne d’information américaine CNN, à l’occasion de son premier voyage officiel à l’étranger – en l’occurrence aux Etats-Unis –, M. Jonathan a occulté la question de sa participation aux élections de 2011 (« I won’t force myself to meet Yar’Adua says Johathan », 14 avril 2009).

Il est vrai qu’au nom du principe de « shift » nigérian – qui veut que l’on alterne tous les deux mandats entre un président issu du nord musulman et un chef d’Etat originaire du sud chrétien –, ce devrait être à nouveau à une figure politique musulmane de prendre la tête du pays. Or les aspirations de M. Babangida, qui a accepté de demeurer sur la touche depuis 1999 moyennant la garantie de son impunité, semblent d’ores et déjà avoir été entendues par Washington. Les observateurs, nigérians en premier lieu, ont en effet noté avec inquiétude que ce dernier a rencontré discrètement, le 24 février dernier, dans son refuge de Minna, deux relais de l’administration Obama : son sous-secrétaire d’Etat pour les Affaires africaines, Johnny Carson, ainsi que l’ambassadeur américain au Nigeria, Robin Sanders. Rien n’a percé de cette rencontre, organisée alors que plusieurs autres figures américaines étaient présentes dans le pays : l’ancien président George W. Bush et son ancienne secrétaire d’Etat Condoleezza Rice.

S’agissait-il d’aborder la question de l’installation d’Africom au Nigeria ? De revenir sur la crise de gouvernance dont venait de sortir le pays ? De parler pétrole ? Ou d’envisager, tout simplement, l’avenir ? L’article de l’avocat nigérian Funmi Feyde-John, publié par le site Pambazuka News (« La crise constitutionnelle du Nigeria et l’ingérence américaine », 22 mars 2010), ébauche quelques pistes. Johnny Carson y déclare notamment : « Le Nigeria a besoin d’un dirigeant fort, efficace et en bonne santé afin de garantir la stabilité du pays et pour relever les nombreux défis politique, économique et de sécurité du Nigeria. » « L’Afrique a besoin d’institutions fortes, pas d’hommes forts », lui réplique Gerard LeMelle, directeur exécutif d’Africa Action, la plus vieille des organisations américaines de défense des droits humains dédiées au continent, sur le site du think-tank américain Foreign Policy In Focus (« Africa Needs Strong Institutions, Not Srongmen », 5 mars 2010). « Cette rencontre secrète, même organisée pour d’autres raisons, lie l’administration Obama à une cellule cancéreuse de la politique nigériane. Comment les Nigérians, spécialement ceux du Delta du Niger qui furent victimes du règne de Babangida, vont-ils juger ce nouveau développement ? Et que feriez-vous si vous étiez à leur place ? »

Dans une interview accordé à la BBC (« Nigeria ex-leader Babangida “will not buy presidency” »,13 avril 2010), M. Babangida, qui reconnaît être « le Nigérian vivant le plus surveillé de son pays, et sur lequel on a le plus enquêté », a déclaré qu’il n’achèterait pas la présidence… Pour Goodluck Jonathan, Ijaw originaire du Delta pétrolier, une première « ethnique » dans l’histoire du pays, le temps semble compté. Le président par intérim, qui vient de signer un partenariat stratégique avec les Etats-Unis, entend bien nommer un nouveau président de la très contestée commission électorale indépendante en vue de remplacer Maurice Iwu, dans la ligne de mire de Washington. M. Iwu fut en particulier chargé de diriger les élections générales de 2007, entachées d’irrégularités. Ce remplacement garantira-t-il la tenue d’élections crédibles ? Avec le retour de M. Babangida, le pays semble plutôt s’avancer vers une nouvelle zone de tempêtes. Et cette fois-ci, c’est à Lagos, chaudron yoruba, particulièrement hostile à IBB, qu’elle pourrait bien se déchaîner…

Lectures nigérianes

Inlassable pourvoyeur d’histoires, le Nigeria continue à imposer ses auteurs au rayon « Afrique » des librairies. Alors que vient de sortir le dernier Chris Abani (Le Corps rebelle d’Abigail Tansi, chez Albin Michel, 17 euros), roman sombre et violent qui comblera ceux qui l’avaient découvert avec son hyper-urbain Graceland, signalons la naissance d’une jeune maison d’édition exclusivement dédiée à la nouvelle écriture nigériane. Signe particulier : Cassava Republic est basée au pays, tout comme son initiateur, le Britannique Jeremy Weate, dont le blog holistique est fortement conseillé. A signaler parmi les dernières sorties : Nights of the Creaking Bed, de Toni Kan, série de nouvelles particulièrement réalistes et emblématiques de cette nouvelle génération d’auteurs affranchis de leurs origines ethniques ou religieuses. Cassava fait d’ores et déjà parler d’elle à Londres, plate-forme de lancement des nouveaux porte-parole en world fiction. Le premier livre d’Adaobi Tricia Nwaubani, I Do Not Come to You By Chance, qui sort en mai, a ainsi été sélectionné pour le Commonwealth’s Writers Best First Book Prize.



Coupures de presse (En bref) : Nigeria, Etats-Unis, Afrique du Sud, Honduras

Nigéria

Le numéro de mars-avril de la Boston Review revient sur la progression fulgurante du nombre d’utilisateurs de téléphones portables en Afrique.

En dépit d’un taux de croissance anémique, d’une productivité agricole limitée et d’une pauvreté écrasante (...), les Nigérians sont plus « connectés » que jamais. Plus de 60 % d’entre eux ont accès au téléphone portable, un exploit dans un pays grand comme trois fois la Californie, doté de routes en mauvais état, d’un service postal peu fiable et de deux lignes de téléphone fixe pour mille habitants. Le prix du téléphone portable le moins cher permettrait à un Nigérian d’acheter douze kilos et demi de millet, c’est-à-dire de quoi nourrir une famille de cinq personnes pendant cinq jours. Le nombre d’abonnements a néanmoins explosé en Afrique, passant de 12 millions en 2000 à 376 millions en 2008.

(Jenny C. Aker et Isaac M. Mbiti, « Africa Calling », Boston Review, mars-avril 2010.)

Etats-Unis

Dans un article de The Nation du 15 mars, relatif aux techniques de disqualification employées contre les critiques de la politique israélienne, Eric Alterman écrit ce passage qui n’est pas sans résonance ailleurs...

Les rédacteurs en chef de The New Republic [un hebdomadaire américain pro-israélien] cherchent à manipuler l’accusation d’antisémitisme pour construire autour du débat sur le Proche-Orient l’équivalent d’une « barrière de sécurité » permettant de suspecter l’intégrité de quiconque prendrait le risque de franchir ses limites. Paradoxalement, les vainqueurs de cette manœuvre sont les vrais antisémites, qui observent avec plaisir l’édulcoration progressive de ce qui a longtemps constitué une accusation infamante, susceptible de briser une réputation ou une carrière.

(Eric Alterman, « Semites and ’Anti-Semites’ », The Nation, 15 mars 2010.)

Afrique du Sud

Dissident Voice (Santa Rosa, Californie, 11 mars 2010) s’est intéressé à la situation en Afrique du Sud, à l’aube du Mondial de football, que le pays accueille en juin.

La situation actuelle pourrait être qualifiée d’« Invictus à l’envers ». Pour ceux qui n’ont pas eu le plaisir de voir ce film, Invictus montre comment Nelson Mandela utilisa le sport, et notamment le rugby, pratiqué presque exclusivement par les Blancs, pour unir le pays après la fin de l’apartheid. Le Mondial qui approche, au contraire, sert à camoufler les conflits afin de présenter au monde entier l’image d’une nation unie. (...) Pour reprendre les mots d’un jeune Sud-Africain, « le football... est en train de dévaster notre pays ». Les contrastes se muent en conflits parce que le gouvernement, sous la pression de la FIFA [Fédération internationale de football association], veut avant tout offrir un grand spectacle, quel qu’en soit le coût social.

(David Zirin, « The South Africa World Cup : Invictus in Reverse », Dissident Voice, 11 mars 2010.)

Honduras

En janvier 2010, un décret d’amnistie approuvé par le Congrès a « lavé » tous les participants au coup d’Etat contre le président Manuel Zelaya. Mais, annonce La Prensa (Tegucigalpa), le 22 mars, citant le procureur général Luis Alberto Rubí...

L’ancien président Zelaya [réfugié en République dominicaine] est sous le coup de mandats d’arrêt et, s’il revient, il devra y faire face pour que les juges déterminent s’il s’agit de délits politiques ou de droit commun. S’agissant de ceux qui ne sont pas couverts par l’amnistie, les tribunaux agiront. Il n’est interdit à aucun Hondurien de rentrer dans le pays, mais quiconque est poursuivi a deux options : soit il se présente volontairement, soit il est capturé par les autorités.

Fiscal General : Si Zelaya vuelve podrá ser detenido », La Prensa, 22 mars 2010.)




Main basse sur le riz


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envoyé par stemol

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« Main basse sur le riz », le film de Jean Crépu, co-écrit par Jean-Pierre Boris, sort en DVD chez ARTE Éditions le 25 mars 2010, dans la collection « Grandes enquêtes », qui comprend « Le monde selon Monsanto » et « Déchets : le cauchemar du nucléaire ».

Le riz nourrit près de la moitié de la population de la planète et sa production constitue la principale source de revenus de millions de paysans pauvres. Cette céréale, qui occupe 15 % des surfaces cultivables de la planète, a le pouvoir de garantir la stabilité politique ou de renverser des gouvernements.
Au printemps 2008, Port au Prince crie famine. Au Caire, à Dakar, les foules africaines envahissent les rues. A Manille, les bidonvilles sont au bord de la révolte. Partout, c'est la même cause : les prix du riz ont explosé. Pourquoi un tel vent de folie s’est-il abattu sur ce marché ?
Enquête au plus près des producteurs et des exportateurs de Thaïlande, des négociants internationaux à Genève, des importateurs de Dakar, Bamako et Manille, Main basse sur le riz démonte les mécanismes qui ont abouti à la crise de 2008 : corruption au plus haut niveau, monopoles abusifs, spéculations qui font payer au prix fort à l’Afrique le riz venu d’Asie.
Ce film met en lumière la guerre commerciale et biotechnologique qui se joue et l’enjeu majeur de ce début de siècle : l’équilibre alimentaire mondial.

Jean Crépu commence sa carrière comme chef-opérateur, puis se consacre à la réalisation de reportages et de documentaires. Il reçoit plusieurs récompenses pour ses films dont le prix du meilleur documentaire au Festival du Scoop d’Angers en 2000 pour Enfant de collabo, la mémoire d’un père et le Grix prix du Festival international du film scientifique Pariscience en 2006 pour Dr Virus and Mr Hyde. En 2009, il reçoit une étoile de la Scam pour L’Histoire secrète de l’Archipel du Goulag.

Jean-Pierre Boris est un spécialiste des questions d’économie du développement. Après avoir longtemps couvert l’actualité latino-américaine, il a consacré pendant sept ans une chronique quotidienne à l’actualité des matières premières, il rédacteur en chef à RFI. Il est l’auteur de Commerce équitable, Le Roman noir des matières premières et de Fuir l’Equateur, une histoire de clandestins, parus chez Hachette-Littératures.

  • COMPLÉMENTS DE PROGRAMME
    Entretiens avec :
    • Jean-Pierre Boris, auteur du livre « Main basse sur le riz » (éditions Fayard/ARTE Éditions) ;
    • François Bourguignon, ancien économiste en chef de la Banque mondiale ;
    • Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation ;
    • Philippe Chalmin, économiste, spécialiste des matières premières.

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Durée du film : 82 min

Le Japon, la Poste et les promesses électorales

mardi 6 avril 2010, par Martine Bulard

Il arrive qu’un premier ministre élu sur un programme l’applique. Il arrive même que, parmi ses promesses de campagne, figurent des mesures franchement antilibérales, à défaut d’être totalement progressistes. Alors, la presse se déchaîne. Le Japon ne fait pas exception à la règle.

M. Hatoyama Yukio, qui a pris ses fonctions de premier ministre en septembre 2009, après la victoire du Parti démocratique du Japon (PDJ) aux législatives, avait déjà eu la bonne idée de stopper net la privatisation de la Poste, lancée par M. Koizumi Junichiro et amorcée par ses successeurs. Cette dernière était devenue un symbole de la libéralisation à marche forcée du pays, menée par l’équipe du flamboyant premier ministre de l’époque, américanophile convaincu, partisan du tout marché. Elle a pourtant contribué à faire chuter le parti libéral démocrate (PLD), au pouvoir sans interruption ou presque depuis la fin de la seconde guerre mondiale, au profit du parti de M. Hatoyama (Lire Odaira Namihei, « Pourquoi le Japon a basculé », Le Monde diplomatique , octobre 2009).

Il faut dire que la Poste japonaise ne représente pas seulement ces boîtes aux lettres rouges que l’on peut voir un peut partout, et ces bureaux signalés par un « T » tout aussi rouge (24 000 bureaux sur l’ensemble du territoire) – activité au demeurant déficitaire — : c’est aussi et surtout la plus grande banque du monde. Ses actifs financiers dépassent les 300 000 milliards de yens (2 433 milliards d’euros). Une manne sur laquelle tous les financiers de la planète auraient volontiers fait main basse. D’où les pressions des Américains et des « experts » en tout genre pour la privatisation de ce fleuron.

Or, non seulement M. Hatoyama a arrêté le processus, mais, le 30 mars dernier, il a accepté le plan de valorisation du groupe public, proposé par son ministre chargé de la réforme de la poste, M. Kamei Shizuka, « le samouraï anti-marché », comme le nomment ses détracteurs. Le plafond de dépôt autorisé sur les comptes postaux est multiplié par deux, passant à 20 millions de yens (environ 157 000 euros par personne). Celui des revenus tirés d’une assurance est également fortement augmenté. De quoi attirer l’épargne des Japonais… au grand dam des banques privées. La Poste pourrait donc connaître une nouvelle jeunesse.

Derrière la vertu, la dette publique

Très naturellement, M. Hatoyama pare son geste de toutes les vertus démocratiques : il a promis, il a fait. Il serait plus juste de dire qu’il joint l’utile à l’agréable. En permettant à la Poste de drainer les bas de laine des Japonais, il s’assure qu’elle pourra continuer à souscrire les emprunts d’Etat qui ne manqueront pas de grimper. La Poste joue pour Tokyo le rôle que tient la Chine vis-à-vis des Etats-Unis. D’ores et déjà, les trois quarts de ses actifs financiers sont constitués de Bons du Trésor nippons.

Voilà pourquoi le Japon peut afficher l’une des dettes publiques les plus fortes du monde (173 % du produit intérieur brut en 2008, près de 200 % cette année [1]) sans être menacé par « les marchés », comme on dit maintenant pour masquer l’identité des banques spéculatives, ou par un quelconque Fonds monétaire international. Tokyo ne rend des comptes qu’à sa population, qui a un haut niveau d’épargne (en raison notamment du vieillissement et des problèmes de retraites) et qui est suffisamment traumatisée par l’explosion de la bulle immobilière des années 1990 pour préférer les placements garantis par l’Etat aux fonds spéculatifs.

En protégeant son protecteur la Poste, M. Hatoyama essaie de se donner un peu d’air budgétaire pour relancer la machine nippone, en panne depuis deux décennies, et tenter, comme il l’a promis, de reconstruire le consensus à la japonaise par l’amélioration de la protection sociale. Le gouvernement a poussé la Poste à titulariser 20 000 des 40 000 employés précaires. Le budget pour l’année 2010-2011 voté fin mars prévoit de nouvelles allocations familiales et quelques mesures sociales… Une urgence, car, un peu plus de six mois après son arrivée au pouvoir et à quelques encablures des élections sénatoriales de juillet prochain, le premier ministre dévisse dans les sondages. Pour cause de scandales financiers qui l’éclaboussent – il a « oublié » de payer le fisc sur l’argent donné par sa richissime mère [2] – et qui secouent son entourage (notamment le célébrissime président du PDJ Ozawa Ichiro). Pour absence de résultats tangibles dans la vie quotidienne de la grande majorité de la population.

Mais ce n’est pas ce qui agite la presse nippone, dressée vent debout contre la réforme de la Poste, qui mettrait en péril les petites et moyennes entreprises – c’est toujours au nom des petites gens que les gros défendent leurs intérêts. Même le grand quotidien de centre gauche, Asahi Shimbum, prend un ton vengeur et vindicatif dans son éditorial du 1er avril : « Malgré les objections de plusieurs ministres d’Etat, Hatoyama a approuvé le plan de réforme postale », jugé « simpliste ». Et de joindre dans un même lot cette réforme (qui pénalise les banques privées) et les négociations pour trouver une autre localisation à la base militaire américaine de Futenma (crime de lèse-Amérique). Sans appel, le quotidien conclut : « Le leadership [de M. Hatoyama] semble être si faible et imparfait que ses qualifications en tant que chef de la nation doivent être remises en question. Ce sentiment a été exprimé par le président du Parti libéral-démocrate Tanigaki Sadakazu. Nous sommes d’accord. » A Tokyo comme ailleurs, on ne badine pas avec l’argent pas plus qu’avec l’armée – américaine de surcroît.

Notes

[1] Il s’agit de la dette brute. Si l’on tient compte des actifs financiers détenus, la dette s’élève à 107 % du PIB en 2008 – ce qui n’est déjà pas si mal. Lire notamment Claude Meyer, Chine ou Japon. Quel leader pour l’Asie, Les presse de Sciences Po, Paris, 2010.

[2] M. Hatoyama est l’héritier de la famille fondatrice de Bridgestone (les pneus).

9 avril 2010

Qui s’intéresse aux modalités du débat public ?

par Eric Lombard

Quand de grands débats comme le débat public nanotechnologies arrivent sur le devant de l’actualité, les polémiques sur la manière dont ils sont organisés vont bon train. Mais quand une proposition de loi visant à « l’organisation du débat public sur les problèmes éthiques et les questions de société » s´invite à l’ordre du jour de l’Assemblée, ça ne semble plus intéresser personne, ou presque. C’est l´association Sciences & Démocratie qui a donné l’alerte et ouvert un débat sur le débat.

Le 16 février dernier, l´Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi de Jean Leonetti relative à « l´organisation du débat public sur les problèmes éthiques et les questions de société ». Elle concrétise les propositions formulées par la Mission d’information sur la révision des lois bioéthiques dans son rapport du 20 janvier 2010. L’objectif est d’institutionnaliser la formule de débat public mise en œuvre lors des Etats généraux de la bioéthique de 2009 : débats locaux animés par les Espaces éthiques régionaux, conférence de citoyens préalablement formés, recueil d´opinions sur un site internet dédié.
La proposition de loi confie au Comité consultatif national d´éthique (CCNE) la responsabilité de décider de l’opportunité d’organiser un débat public en amont du travail parlementaire. Mais elle en fixe les modalités en imposant la tenue de conférences de citoyens.
L’adoption par l’Assemblée nationale de cette très succincte proposition de loi ne s’est pas faite sans débat. Même si tous les orateurs ont souligné la nécessité de favoriser et d’organiser la participation citoyenne, le groupe SRC (Socialiste, Radical, Citoyen) s´est abstenu en regrettant la précipitation avec laquelle cette initiative avait été lancée. De nombreuses insuffisances ont en effet été relevées par les députés de tout bord. Si certaines ont été corrigées par des amendements – en particulier l’implication de L´Office parlementaire d´évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) pour une meilleure articulation entre démocratie participative et représentative –, la plupart n’ont pas trouvé de réponse satisfaisante :
  • Le champ d’application n’est pas assez large. Certains députés souhaiteraient l’étendre à d’autres questions sociales et sociétales que celles « soulevées par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé » : OGM, déchets radioactifs…
  • La forme imposée – états généraux incluant des conférences de citoyens – est trop restrictive. Il y a d’autres manières d’associer le public aux décisions.
  • Les conférences de citoyens ne font pas de place aux corps intermédiaires, aux associations, ni à l’Etat. Elles soulèvent d’autre part un certain nombre de questions : comment assurer la représentativité des citoyens et la légitimité du panel ? Comment donner une formation neutre de qualité aux citoyens en quelques jours ?
  • L’initiative d’organiser des débats devrait être laissée au Parlement. La CCNE ne présente pas de garantie de neutralité suffisante pour organiser des débats, puisqu’elle doit rendre elle-même des avis. Et comment va-t-on articuler le CCNE et la CNDP (Commission nationale de débat public) ?
  • Il ne faut pas tomber dans une « parodie de démocratie » avec des « citoyens alibi ». Les Etats généraux de 2009 ont été un débat d’experts « dirigeant les débats d’en haut », sans « véritable délibération collective ».
Ce débat parlementaire qui a précédé l’adoption des deux articles de loi n’a eu d´écho que dans les Echos. Et du côté de la société civile, si l’association « Sciences et Démocratie » n’avait pas sonné l’alerte, le silence aurait été total. Fondée par Philippe Bourlitio en 2005, elle milite pour faciliter et développer la participation des citoyens aux choix scientifiques et technologiques. Elle a réagi en demandant que la loi soit revue :
  • Elle remet en question le fait que le débat public ne soit envisagé que pour préparer l’examen de projets de loi déjà bien ficelés qui n’autoriseraient plus que des ajustements à la marge.
  • Elle met en lumière le fait que cette proposition de loi ne serait là que pour rendre acceptable la suppression prévue de l’obligation de réviser la loi de bioéthique tous les 5 ans et critique le caractère facultatif du débat public.
  • Elle regrette que le législateur, en donnant tout pouvoir d’initiative au CCNE (Comité consultatif national d´éthique), n’ait pas laissé de place à l’initiative citoyenne.
  • Enfin, sur les modalités du débat, elle ne se satisfait pas du texte qui « en dit trop ou trop peu (…). Ces démarches participatives peuvent présenter des biais de procédures qui en compromettent la régularité. Par exemple, il est possible d´orienter les conclusions des panélistes d´une conférence de citoyens via le choix des formateurs qui leur sont attribués et des personnes qu´elles peuvent consulter. Lors des Etats généraux de la bioéthique 2009, les organisateurs ont fait le choix de ne pas exposer les panélistes aux arguments des militants associatifs, pour éviter que les sentiments qu´ils n´auraient pas manqué d´éprouver lors de ces échanges ne brouillent leur jugement. Ce choix est tout à fait discutable ».
Par la suite, Dorothée Benoit-Browaeys démontre sur Vivagora.org, que cette proposition de loi consacre la prééminence des tenants de la neutralité par rapport à ceux du pluralisme. « Pour les premiers, tout l’argumentaire des militants associatifs est mis hors jeu (hors formation) car il est vu comme susceptible de brouiller le jugement. Pour les seconds, les « savoirs situés » sont tout aussi légitimes que les « connaissances académiques », avec une utilité complémentaire de mise en contexte ».
De son côté, Jacques Testart conclut sur son blog critique de sciences, que « ce texte n’est aucunement une avancée puisque la procédure n’est pas décrite, même grossièrement… ce qui permettra de neutraliser les demandes de véritables CdC (Conventions de citoyens) comme celles que nous souhaitons (Sciences Citoyennes) et de confirmer la fonction de leurre démocratique des propositions de plus en plus fréquentes pour la "participation" des citoyens aux choix de société… »
La proposition de loi est maintenant entre les mains du Sénat. Il est encore temps pour les citoyens de se manifester pour le faire évoluer, sans précipitation. Lors du prochain grand débat, il sera trop tard…

Le polythéisme des marques, nouvelle frontière du 21ème siècle ?

par Thibaud (son site)

Les marques sont les nouveaux dieux antiques. La société de consommation globalisée va basculer dans le polythéisme.

La "marque" est par excellence un concept flou, un signifiant passe-partout, un "mot-valise" comme on dit, quelque chose qui a autant de définitions différentes que de consommateurs. Une marque est comme le reflet imaginaire et idéalisé d’une entreprise ; une entreprise n’étant qu’une organisation sommaire de la production, souvent peu reluisante et marquée par des mécanismes de domination d’une violence pouvant aller jusqu’à l’extrême dans le machisme et la xénophobie, quand bien même cette violence serait sublimée ou sa fondatrice une femme.

D’emblée, dans notre système économique, se pose la question de cette dichotomie fondamentale, entre la marque, idée forte, idéal, cristallisation, repère ; et l’entreprise, système, hiérarchie, bureaucratie, quotidien sale et repoussant. La puissance de la "marque" agit aussi bien sur les employés, via leur fierté et la valeur qu’ils donnent chaque matin à leur travail ; sur les clients, via le désir mimétique et l’acte d’achat, et sur les actionnaires, via les processus de valorisation (si ça pète, ça vaut cher) : elle nous déborde, littéralement, et sans fondement.

En parallèle à cet état de fait, on assiste à un désenchantement du monde, une perte de sens radicale, à une crise économique qui semble n’impliquer que ceux qui en bénéficient, paradoxe ultime et scandaleux. La science, garante du progrès, dépourvue de toute théorie de la subjectivité et encline à survaloriser le critère de l’utilité immédiate, ne peut satisfaire le désir humain.

Si l’on suit et accommode le philosophe Nietzsche dans ces développements libérés des schèmes monothéistes, on peut mieux comprendre cette dichotomie. Je propose ainsi d’établir un parallèle entre la société grecque antique et la société de consommation globalisée. Supposons que l’individu ne vaille jamais beaucoup et que son mérite soit toujours relativement médiocre. Alors, s’il se montre capable de faire émerger une organisation donnant naissance à une véritable marque, on n’y verra que l’expression d’une vérité collective, tout comme l’émergence d’une divinité grecque efface l’auteur de la fiction originelle. On pourra lever le doigt et décider que dans ce cadre, l’entrepreneur ne mérite aucun revenu. Mais c’est alors dire qu’on envie la richesse, et là n’est pas notre visée morale. L’envie est une faiblesse de l’âme, le besoin est du côté du producteur, pas du consommateur.

La valeur immatérielle de l’entreprise, la "marque" donc, va dépasser ses évaluations financières et comptables. Certains l’ont compris dès l’éclatement de la première bulle économique, d’autres ont entendu ensuite le message du dieu Google.

Les marques vont occuper le vide laissé par la mort de Dieu, et ressusciter les dieux mi-hommes mi-idéaux des sociétés antiques. Au-delà des raisonnements purement gestionnaires, on pourra les envisager comme des instruments du changement social.

C’est ce que le "marketing" dit "2.0" annonce : en voulant créer des communautés s’organisant partiellement autour du totem de l’entreprise, il promet l’émergence d’un nouveau polythéisme. La "fanitude" sur facebook en est annonciatrice. Eurostar est un dieu du passage, Google est un oracle, Facebook est un dieu de l’iconographie, etc.

La dite communauté n’est qu’un rassemblement d’humains autour de valeurs religieuses et politiques, organisée autour d’événements significatifs. Oui, nous sommes primitifs.

Et l’on assiste à une démocratisation du branding, l’approche en termes de "marque" ne se réduit pas au "business" : l’artiste devient marque, la personne devient marque, l’écrivain devient marque, ou style. Un ministère devient une marque, une nation devient une marque, une institution devient une marque.

La question qui va se poser à nous est de savoir si nous sommes prêts à accepter ce renouveau polythéiste, ou si nous souhaitons le dépasser. L’action ne sera pas aisée. Si l’apparence et le culte sont fondateurs de la société, si nous ne pouvons y échapper, le changement vers plus de réalité et moins d’illusions ne pourra pas se faire sans douleur. Et les contestataires devront en être conscients pour devenir des leaders.

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5 avril 2010

Nouveau traité START et vieille politique de puissance

par Manlio Dinucci*, Tommaso di Francesco

Alors que les Etats-Unis et la Russie renforcent discrètement leurs budgets et leurs arsenaux nucléaires, ils s’apprêtent à annoncer la signature d’un nouveau traité de réduction de leurs armes stratégiques. Ce fossé entre la réalité et la communication politique n’est pas nouveau. Manlio Dinucci et Tommaso Di Francesco invitent à ne pas en être dupes. Les grandes puissances poursuivent leur ancienne politique.

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Boeing vient d’annoncer qu’il était prêt à produire en 30 mois des missiles globaux hypersoniques. Le projet X-51, aurait été testé avec succès par le constructeur. Selon lui, il permettrait de frapper n’importe quel Etat dans le monde en mois d’une heure. Le Pentagone envisage de dépenser 500 millions de dollars pour en vérifier les capacités, avant d’en passer commande à grande échelle.
Avec le nouveau Traité de réduction des armes stratégiques (Strategic Arms Reduction Treaty — START), qui sera signé le 8 avril à Prague [1], les Etats-Unis et la Russie, les deux plus grandes puissances nucléaires, lancent « un message clair » : ils entendent « guider » la lutte contre la prolifération des armes nucléaires. C’est ce qu’a déclaré le président Obama qui, après avoir scellé l’accord, interviendra le 12 avril à Washington, au sommet du Conseil de sécurité de l’ONU sur la non-prolifération et le désarmement nucléaire. Là, a dit un porte-parole de la Maison Blanche, Obama « pourra montrer des faits et pas seulement des mots ». Quels sont ces faits ?

Selon le Bulletin of the Atomics Scientists, les Etats-Unis possèdent 5 200 têtes nucléaires opérationnelles, c’est-à-dire toujours utilisables ; la Russie, 4 850. En plus de celles-ci, les deux puissances possèdent au total 12 350 têtes non opérationnelles (mais non encore démantelées). Le nouveau START ne limite pas le nombre de têtes nucléaires opérationnelles contenues dans les arsenaux. Il établit seulement une limite pour les « têtes nucléaires déployées », soit celles qui sont prêtes au lancement, installées sur des vecteurs stratégiques de portée supérieure à 5 500 km : des missiles balistiques intercontinentaux avec une base à terre, des missiles balistiques lancés depuis des sous-marins, et depuis des gros bombardiers.

L’incroyable compte

Mais, tandis que les têtes de missiles sont comptées à la pièce, chaque gros bombardier est compté comme une seule pièce même s’il en transporte beaucoup plus. Un B-52 —rappelle le New York Times [2]— transporte 14 missiles de croisière et 6 bombes nucléaires. Ainsi, sur la base d’un compte partiel, le Département d’Etat estime que les USA ont actuellement 1 762 têtes nucléaires déployées sur 798 vecteurs ; la Russie, 1 741 sur 566 vecteurs. Le nouveau START permet à chacune des deux parties de conserver 1 550 têtes nucléaires déployées, soit un nombre à peine inférieur (10 % environ) à l’actuel, et un nombre de vecteurs substantiellement inchangé : 800 chacun, dont 700 prêts au lancement à tout instant. Un potentiel destructif capable de balayer l’espèce humaine et quasiment toute autre forme de vie sur la Terre.

En outre le nouveau traité n’indique aucune limite effective à l’augmentation qualitative des forces nucléaires. Aux Etats-Unis, les responsables des laboratoires nucléaires ont déjà averti le Congrès que le programme fédéral pour « l’extension de la vie de l’arsenal nucléaire » ne suffit pas à en garantir la fiabilité dans les prochaines décennies. Ils font ainsi pression pour créer une « coûteuse nouvelle génération de têtes nucléaires » [3] et le vice-président Joseph Biden leur a promis à cet effet 5 milliards de dollars de plus. On est en train de développer en même temps de nouveaux vecteurs, tel que le « missile global hypersonique » de Boeing qui pourrait devenir opérationnel en moins de trois ans : il permettrait au Pentagone de frapper en une heure n’importe quel objectif dans n’importe quelle partie du monde. Reste aussi en dehors du traité la question des armes nucléaires « tactiques », que les USA continuent à conserver dans cinq pays « non nucléaires » de l’OTAN (Belgique, Allemagne, Italie, Hollande et Turquie) et dans d’autres, en violant ainsi le Traité de non-prolifération.

Le « Bouclier » sans freins

En même temps, le nouveau START ne met aucune limite au nouveau projet de « bouclier » anti-missiles que les USA veulent étendre à l’Europe, à la frontière du territoire russe : système non pas de défense mais d’attaque qui, une fois mis au point, leur permettrait de lancer une première frappe ( first strike), en se fiant à la capacité du « bouclier » de neutraliser les effets de représailles [4]. A Washington, on assure que le « bouclier » n’est pas dirigé contre la Russie mais contre la menace de missiles iraniens. A Moscou on le prend au contraire pour une tentative de prendre un avantage stratégique décisif sur la Russie [5]. Le général Nikolaï Makarov, chef d’état major interarmes russe, a donc averti que, si les USA continuent à développer le « bouclier », cela « amènera inévitablement à une nouvelles phase de la course aux armements, en minant l’essence même du traité sur la réduction des armes nucléaires » [6]. En attendant Moscou ne reste pas les bras croisés : en mai sera lancé le nouveau sous-marin multifonctions Yasen à propulsion nucléaire, armé de 24 missiles de croisière à longue portée, y compris à tête nucléaire.

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Le premier exemplaire du Projet 885 (dit Yassen, c’est-à-dire le frêne, dans la classification OTAN) pourrait être lancé le 7 mai prochain à l’occasion de la célébration de la victoire de la Grande Guerre patriotique (c’est-à-dire de la Seconde Guerre mondiale). Ce sous-marin russe nucléaire d’attaque de 4e génération aurait une technologie plus sophistiquée encore que les Seawolf états-uniens. Il serait polyvalent et particulièrement adapté au combat littoral.

C’est avec ces faits que le président Obama se présentera le 12 avril au Conseil de sécurité, en exhibant le nouveau START qui confère aux deux plus grandes puissances nucléaires, détentrices de 95 % des plus de 23 000 armes nucléaires existant dans le monde, le droit de « guider » la lutte contre la prolifération des armes nucléaires. Le doigt accusateur sera pointé sur l’Iran (comme le confirme la rencontre Obama-Sarkozy du 31 mars), accusé de vouloir fabriquer la bombe atomique, tandis qu’on laissera à coup sûr dans l’ombre le fait qu’Israël possède un arsenal de centaines d’armes nucléaires, qu’il garde pointées sur d’autres pays de la région.

 Manlio Dinucci

Géographe et géopolitologue. Derniers ouvrages publiés : Geograficamente. Per la Scuola media (3 vol.), Zanichelli (2008) ; Escalation. Anatomia della guerra infinita, DeriveApprodi (2005).


Un monde toujours plus urbain

jeudi 1er avril 2010, par Philippe Rekacewicz

Un complément cartographique à notre dossier « Mégapoles à l’assaut de la planète », paru dans le numéro d’avril 2010 du Monde diplomatique (en kiosques).

« La population urbaine dans le monde, qui a atteint 3,4 milliards de personnes, égale pour la première fois de l’histoire à la population rurale », indiquait l’ONU dans un communiqué laconique publié en avril 2008. Théoriquement, la population urbaine dépassait la barre des 50 %. Théoriquement, car encore faudrait-il être sûr de savoir exactement qui est « urbain » et qui est « rural », tant les définitions diffèrent selon les pays. La frontière entre le monde urbain et rural n’est pas une ligne nette, c’est presque toujours un large espace de transition.

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Taux de croissance moyen de la population urbaine
entre 1990 et 2006

Dans ce qu’on pourrait appeler la « transition urbaine », les pays riches sont dans une phase ultime, avec une population urbaine déjà largement majoritaire, mais des taux de croissance très faibles, voire nuls. A l’opposé, les pays en voie de développement restent dans une phase précoce, avec une population majoritairement rurale (à l’exception de l’Amérique latine, traditionnellement et historiquement urbaine), mais des taux de croissance très élevés, qui les entraînent vers une urbanisation incontrôlée. Quant aux pays ex-communistes, la crise profonde qui a suivi l’effondrement du bloc soviétique y a provoqué un recul de la population urbaine, avec, dans presque tous les cas, un retour à la terre.

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Grandes agglomérations mondiales

Le développement rapide des villes géantes est la conséquence la plus spectaculaire de la métropolisation du monde. Les perspectives de croissance pour 2025 ne sont pas les mêmes selon les continents. Quasi-nul en Europe, le taux de croissance est très faible sur tout le continent américain. En revanche, il explose en Afrique et en Asie, où les chiffres donnent le vertige. Selon les estimations de l’ONU, Tokyo devrait atteindre 36 millions d’habitants en 2025, Djakarta 32 millions, Manille 30 millions, New Delhi 29 millions, Bombay 28 millions et Shanghaï 23 millions, pour ne citer que les plus importantes.

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Population des bidonvilles

L’urbanisation « trop » rapide des pays en voie de développement se fait dans la douleur. D’après l’agence ONU-Habitat, la population vivant dans des bidonvilles (en général sans accès à l’eau potable ni aux infrastructures d’assainissement — lire « Le tabou des excréments, péril sanitaire et écologique », dans Le Monde diplomatique de janvier 2010) est passée de 780 millions en 2000 à près de 830 millions en 2010, soit plus d’un tiers de la population urbaine totale des pays les plus pauvres (mais largement plus de la moitié pour le continent africain et environ 50 % pour l’Asie du Sud).

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Le ralentissement de la croissance urbaine

Selon les prévisions de l’ONU, la population urbaine continuera à progresser au cours des prochaines années, mais à un rythme de moins en moins élevé, jusqu’à se stabiliser, comme elle l’a fait en Europe depuis le début des années 2000.

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Au Honduras, la normalisation par la guerre sale

Par Jean Ortiz , jeudi 1er avril 2010

Depuis la farce électorale du 29 novembre 2009 destinée à blanchir le coup d’Etat militaire du 28 juin contre le président Manuel Zelaya, la « médiacratie » a bien fait les choses : avec la bénédiction des Etats-unis et de l’Europe, le Honduras aurait retrouvé la démocratie.

Or, voilà que les masques du prétendu « gouvernement de réconciliation nationale » tombent. Comme dans les années 1980, le pouvoir a entrepris une campagne de liquidation sélective des militants et dirigeants du Front national de résistance populaire (FNRP), à travers des escadrons de la mort qui sévissent en toute impunité. Le 23 mars, le professeur Manuel Flores a été abattu dans son établissement, San José de Pedregal, devant ses élèves et collègues. Dirigeant syndical du Collège des professeurs de l’enseignement secondaire, il était également membre du Parti socialiste centraméricain. Le 26 mars, des journalistes du Canal 4 de Juticalpa, Ballardo Mairena et Manuel Juarez, ont été criblés de balles par des hommes armés qui leur avaient tendu une embuscade. Ces deux morts s’ajoutent aux cinq journalistes assassinés en quelques mois par le régime du président Porfirio Lobo.

Le 25 mars, onze dirigeants syndicaux de l’Enseignement supérieur de l’Université nationale autonome du Honduras (UNAH) ont été arrêtés, ligotés et enchaînés comme des malfrats. Dans le département d’Atlantidá, cinq paysans ont été abattus depuis le début de l’année, dont José Antonio Cardoza et José Carias, du Mouvement unifié des paysans d’Aguán (Muca). Le défenseur de la forêt, Francisco Castillo, a également été liquidé.

La haut-commissaire aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU), Mme Naty Pillay, a demandé le 15 mars que s’ouvre une enquête sur « les cas de violations du droit à la vie, torture, arrestations arbitraires et viols » au Honduras.

Le coup d’Etat préventif du 28 juin 2009 était bien un avertissement à tous les peuples d’Amérique latine, une tentative de coup d’arrêt, d’intimidation envers l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), et visait à refaire du Honduras le gendarme américain en Amérique centrale.

Renforcée, plurielle, inventive, non-violente, l’opposition hondurienne, rassemblée au sein du FNPR, ne désarme pas. Elle va entreprendre, d’avril à juin, une grande consultation nationale pour recueillir les signatures de 30 % des électeurs en vue d’exiger une Assemblée constituante débouchant sur la refondation du pays, par l’élaboration d’une constitution ayant désormais pour garant le peuple et non l’armée et l’oligarchie.

L’Union européenne se tait ; elle a repris tant ses relations avec Tegucigalpa que les négociations commerciales avec l’ensemble de l’Amérique centrale – dont fait partie le Honduras – pour signer en mai prochain un traité de libre commerce.

PERMALINK

Pax americana ou la conquête militaire de l'espace

Comment, grâce aux satellites, les États-Unis ont entrepris de contrôler la Terre « d’en haut » et de militariser l’espace. Une enquête terrifiante, à regarder tant qu’il en est encore temps.



Le film


C’était à la fin des années 1950 : l’URSS et les États-Unis lançaient leurs premiers satellites dans l’espace. Un demi-siècle plus tard, ces bijoux technologiques sont devenus indispensables au bon fonctionnement de nos sociétés interconnectées. Sur eux repose la gestion de nos communications (télévision, téléphone portable…) comme celle de nos économies (cartes de crédit, activités boursières…), la prévision météorologique (cyclones, sécheresses…), les appareils de positionnement (GPS, trafic aérien…), la récolte de données (sur les gisements de matières premières, la pollution, le réchauffement climatique…), etc. Un réseau fragile sans lequel tout cesserait instantanément de fonctionner. Parallèlement, les satellites sont devenus un formidable moyen de surveillance des activités politiques, commerciales et militaires. Les contrôler devient un enjeu capital. Au nom de la pax americana – par référence à la pax romana, doctrine selon laquelle la puissance dominante se doit d’assurer la paix du monde –, les États-Unis se sont lancés dans une politique visant à empêcher leurs adversaires (mais aussi leurs alliés) de leur faire concurrence « là-haut ». L’enjeu ? Monopoliser l’espace pour contrôler la Terre « en bas »…

FOLAMOUR PAS MORT
Fruit de cinq années d’enquête, le documentaire de Denis Delestrac montre que la perspective de voir la Terre contrôlée depuis l’espace ne relève plus du domaine de la science-fiction. Le rêve de Wernher von Braun, l’ancien concepteur des missiles nazis, qui fut l’un des dirigeants de la Nasa de 1958 à 1972, a accompagné chaque administration américaine depuis la Seconde Guerre mondiale et prend forme aujourd’hui. Celui qui servit de modèle au Docteur Folamour de Kubrick n’avait pas les moyens de mettre en œuvre sa folie. Mais désormais, la technologie nécessaire pour militariser l’espace existe. Le complexe militaro-industriel des États-Unis s’y attelle (les projets de « guerre des étoiles » et de « bouclier antimissile » ont permis de lever des milliards de dollars) et les principales « nations spatiales » s’efforcent d’y prendre un avantage décisif. Pax americana tente de saisir ce moment charnière de l’histoire militaire et géopolitique. Des machines de guerre sont-elles déjà en orbite ? Des traités peuvent-ils préserver l’espace du surarmement ? Le monde doit-il capituler devant un « superflic » mondial (les États-Unis possèdent près de 50 % des satellites en activité) ? Grâce à d’étonnantes archives et surtout en faisant pénétrer pour la première fois une caméra dans le Centre de commandement spatial de l’US Air Force, Pax americana révèle les forces en présence. Généraux, analystes des politiques spatiales, politiques, « faucons » et activistes font un état des lieux du nouveau déséquilibre des forces et de ses conséquences. « Nous vivons une époque très très dangereuse, conclut le comédien et activiste Martin Sheen. Mais les gens sont absorbés par les difficultés de leur vie quotidienne. Ce n’est pas facile de réclamer leur attention pour dire : "Attendez, vous croyez que ça va mal ? J’ai une nouvelle pour vous : c’est pire que vous ne croyez !" »

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PAX AMERICANA
Ou la conquête militaire de l'espace
Documentaire de Denis Delestrac (France/Canada, 2009, 1h16mn)
Coproduction : ARTE France, In Fine Films, Lowik & Coptor Inc.

Lait : Santé, Mensonges et Propagande

par Bubul01


Après son livre "Santé, Mensonges et Propagande", Thierry Souccar revient spécialement sur le lait et le lobby laitier qui nous vante à longueur de temps les bienfaits du lait et surtout son caractère indispensable tout au long de la vie. Thierry Souccar démontre que ce n’est pas le cas et que durant des millions d’années d’évolution, l’homme s’est passé de lait après le sevrage sans problème, et que le lait pourrait grandement favoriser des maladies qu’il permet prétendument pourtant d’éviter comme l’ostéoporose et autres allergies.

Le livre commence par une histoire de la montée en puissance du lait et du lobby laitier, qui commença en Amérique puis déferla en France. Ce qui fut décisif en France fût la décision de forcer les millions d'élèves en leur imposant de boire du lait à l'école, d'une part pour les habituer au lait dès leur plus tendre enfance et pour remplacer le lait par l'alcool. Donc au lieu de remédier aux causes des addictions à l'alcool, on en profite pour remplacer l'alcool par le lait pour faire le bonheur de l'industrie au lieu d'aider les alcooliques et les gens à ne plus être victimes d'addictions !
Ce qui est sidérant est que l'industrie laitière n'a visiblement pas non plus compris que le bébé a besoin de lait de sa mère et non d'une vache (ces laits n'ont pas du tout la même composition) et que ce besoin disparaît ensuite lorsque le système digestif de l'enfant est complètement développé.
Interview de Thierry Souccar sur ce livre :
Voir la vidéo :

Les Manipulations de l'Industrie Laitière

Les industries alimentaires considèrent leur produits comme des biens de consommation qui sont régis par les mêmes règles de marketing que les autres, c'est à dire enjoliver, exagérer les bienfaits du produit en ne parlant que des aspect positifs, et en éludant les parties négatives du produit, qu'on appelle « effets secondaire indésirables » pour les médicaments.
Par exemple pour l'aspartame, les industriels nous expliquent que cette molécule est présente naturellement dans les fruits, en oubliant de préciser que dans les fruits, elle y est présente mais avec d'autres molécules qui neutralisent ses effets nocifs.
Dans le cas du lait l'industrie fait l'autruche en essayant de faire croire qu'on refuse de reconnaître les besoins en calcium que seul le lait pourrait nous apporter, en évitant soigneusement de reconnaître aussi les effets négatifs possibles du lait. Les besoins en lait sont exagérés, parce qu'ils sont évalués pour boucher en fait une « fuite de calcium » due à un mauvais équilibre alimentaire plutôt que de remédier à ce qui cause cette fuite. Cela revient à essayer de remplir un puit sans fond !
Et comme toujours, les études favorables aux produits laitiers qui ne lui voient pas d'aspect négatif ou dangereux sont en majorité des études financée par l'industrie laitière elle même qui ne parle que d'un petit aspect positif, en évitant de montrer les aspects négatifs.
Les recommendations de santé officielles sont elles aussi basée en grande partie sur les informations fournies par ces mêmes industries alimentaires qui ont tout intêret à exagérer les besoins pour que l'on en consomme plus qu'il n'en faut, puisque de toute façon ce n'est pas elle qui va payer le coût de la prise en charge des « malades du lait » ou des autres problèmes dus à la surconsommation. Leur seul but est d'augmenter la consommation pour augmenter leur profit, la santé n'est qu'un de leur prétextes pour y arriver.
Conclusion
T.Souccar explique en quoi la surconsommation de lait pourrait grandement favoriser de nombreuses maladies comme le diabète ou même l'ostéoporose contrairement à ce que dit la propagande laitière. Peut être êtes vous intoxiqués au lait sans même le savoir !
Pour plus de détails et d'explications, veuillez évidemment vous référer au livre.
Si vous décidez de vous procurer le livre, prenez la dernière édition qui est mis à jour avec des questions réponses de lecteurs et les réponses de T.Souccar aux critiques de l'industrie laitière.
Références du Livre :
Informations sur le lait de vache :
Voir aussi ces articles sur la toxicité de l'alimentation moderne :
Sites Intéressants sur l'alimentation :

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